jeudi 5 mars 2009

S-Info N° 14 Du 05/03/09

EDITORIAL
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Apres la pause la plus significative de sa courte existence, Soninkara Info (S.Info), l’ex Guidimakha Foot (GF) annonce son grand retour par le biais de son numéro quatorze (N° 14) que vous tenez présentement entre vos fideles mains. Une pause de quelques mois qui avait comme point de départ les grandes vacances. Période durant laquelle notre capitale se vide d’une grande partie de sa population pour des contrées plus paisibles et moins polluées à la recherche d’une tranquillité qui leur a fait défaut depuis pas moins de neuf (9) mois pour la plus part d’entre eux. Nous voilà tous réuni à nouveau prêt à suer pour hisser Soninkara au niveau qu’il mérite.
Tant par sa population que par sa richesse ;
Tant par sa grandeur que par sa diversité ;
Tant par sa position géographique que par son ouverture vers le monde. Hommes et femmes, petits et grands, vieux et jeunes, paysans et pasteurs, transporteurs et commerçants. Acteurs de tout bord, amoureux de la langue et de la culture Soninké donnons nous la main pour avancer ensemble. A tous ceux qui auront l’occasion de nous lire, Soninkara Info vous souhaite bonne lecture.
Merci .
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EDUCATION
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Sensibilisation face a la reforme.

L’éducation est la manière d’éduquer c'est-à-dire développer les facultés physiques intellectuelles et morales de quelqu’un; former, élever. Nous nous intéresserons à l’éducation au Guidimakha où nos concessions sont dirigées par des femmes car la majorité des hommes partent à l’immigration à bas âge et ne laissent que vieillards, femmes et enfants au village. Généralement ces derniers ne sont pas souvent intellectuels et ne peuvent suivre l’éducation intellectuelle des enfants. Aujourd’hui la plus part des communes ont une à deux écoles primaires, un collège généralement construits par leur fils émigrés en Europe sans aucune qualification, exerçant des travaux dérisoires (manœuvre, gardien, etc.…). Ces derniers la plus part sont analphabètes néanmoins vu leurs situation se sont sacrifiés pour nous construire ces établissements.
Avant les années 2000, les jeunes qui réussissent à l’examen sont obligés d’aller poursuivre leurs études à Selibaby ou à Nouakchott. La majorité de ces jeunes finissent par abandonner vu les nombreuses difficultés rencontrées. Les filles qui réussissent à l’examen abandonnent les études face à la réticence des parents de les laisser partir en ville car cela est mal vu en milieu soninké. Malgré tous ces sacrifices c'est-à-dire les collèges construits dans nos villages; les jeunes n’apprennent guère et le niveau de scolarité ne cesse de baisser.
Posons-nous des questions :
Pourquoi cette chute ?
Les parents d’élèves ne surveillent plus les enfants ?
Les encadreurs n’ont plus le niveau ou ne sont plus pédagogues ?
Les élèves s’intéressent ils aux études ?
Pour un parent d’élève il ne suffit pas de payer les fournitures scolaires de son enfant mais plutôt de le suivre à la maison et de l’encadrer comme il faut. La pédagogie est le vecteur directeur de tout encadreur car nous avons vu des maitres et des professeurs qui ont la connaissance mais qui n’arrivent pas à transmettre le message à leurs élèves. La politique de recrutement de ces dernières années des enseignants laisse planer le doute (niveau BEPC, Bac avec des formations accélérées, nous vous laissons imager les conséquences).
La reforme est conçue comme étant un changement important, radical apporté à quelque chose, en particulier à une institution en vue de l’améliorer. Reformer signifie former de nouveau, construire, changer en mieux, corriger. Ainsi voilà la conception de la reforme. Cependant est-ce que telle conception de la définition est la même en Mauritanie ?
Notre système éducatif a subi une récente reforme visant à prôner l’enseignement en parallèle du français et de l’arabe dans nos écoles et cela dés le primaire. Cette reforme vise à mettre tous les élèves dans un même panier c'est-à-dire rompre avec les qualificatifs francisant et arabisant pour ceux qui ont choisi de faire leurs études en français ou en arabe. Une bonne application de cette reforme engendrerait l’apparition de citoyens parlant les mêmes langues qu’ils auraient appris cote à cote.
L’inconvénient principal de cette reforme réside au niveau de son application car elle a été imposée aux élèves en cours de formation ayant débutés avec l’ancien système éducatif. Cette application brusque est l’une des raisons de l’échec massif constaté au BEPC de l’année 2007-2008 partout en Mauritanie, en particulier dans le milieu soninké.
Malheureusement les élèves de l’intérieur du pays n’ont pas les mêmes opportunités que ceux qui sont en ville. Ces derniers ont plus accès aux informations (les journaux, la télévision, la radio, l’internet etc…). Cette reforme aura laissé une grande partie de nos enfants à la marge.
UN EXEMPLE A SUIVRE.

A un étudiant brillant, une date de soutenance symbolique et exceptionnelle. C'est ainsi qu'en a décidé la prestigieuse Université de la Sorbonne qui a tenu à honorer le jeune et brillant chercheur mauritanien Hamadi Gatta WAGUE alias Marigatta, en décidant que la soutenance de sa thèse de doctorat en droit privé ait lieu à la date symbolique du 28 novembre 2008 qui a vu son pays accéder à l'indépendance, voilà quarante huit ans. C'est, en quelque sorte, un vibrant hommage que cette université rend non seulement à son auteur mais à la Mauritanie toute entière.
" En fixant la date de votre soutenance pour le 28 novembre jour de l'Indépendance de votre pays, nous avons voulu reconnaître non seulement vos qualités intellectuelles et scientifiques, mais témoigner du fait que vous présentez l'une des meilleures thèses depuis un demi-siècle dans votre spécialité et jamais présentée par un ressortissant africain et de surcroît mauritanien dans les enceintes de cette université dont le prestige n'a pas perdu un iota depuis huit siècles", adresse l'un des membres du jury à l'étudiant mauritanien. Et un autre d'ajouter : " Grâce à d'excellents étudiants comme toi et qu'on trie au peigne fin parmi tous ceux qui veulent accéder à la Sorbonne, cette université est restée ce qu'elle est et demeurera d'ailleurs une université qui forme de brillants étudiants". En tout cas le jury composé d'éminents spécialistes que sont le Professeur Philipe Delebecque, directeur de Thèse, Président de la Chambre arbitrale maritime de Paris et consultant international auprès de CNUDCI, un organisme de Nations Unies, Alain Ghozi, Professeur agrégé de Droit privé à l'université Paris-II Assas, Thierry Granier, Professeur agrégé de droit privé à l'Université d'Orléans et Fabrice Pradon, maître de Conférences, avocat à la Cour Suprême de Paris et spécialiste de Droit aérien n'a pas tari d'éloges quant à la tonitruante thèse de l'étudiant mauritanien. Pour revenir à cette étonnante étude qui s'intitule : " Le transporteur de fait : contribution à la théorie générale du transport", elle s'étale sur 440 pages rédigée dans un français irréprochable et dont la qualité a été louée tout au long de la soutenance. Elle constitue, de l'avis des membres du jury, un véritable apport scientifique pour la compréhension du transport en général. Le jury a d'ailleurs reconnu que les spécialistes de la question sont rares en France et que les étudiants de tous bords (français ou autres) s'attaquant à cette question sont de nos jours rares voir introuvables vue la complexité du sujet.
En signe de reconnaissance aux efforts du chercheur mauritanien, le président du Jury a rappelé que seule une minorité arrive au bout de sa thèse dans cette université. S'agissant du thème, il porte sur une jurisprudence du transport en général dans un monde où tout bouge, évolue et se transporte. L'étude du jeune mauritanien est surtout axée sur la sous-traitance dans toutes les modes de transport, d'où elle tire d'ailleurs son originalité. Une étude que Marigatta a menée avec un brio reconnu de lui. Le jury n'a pas hésité de lui accorder la mention très Honorable avec les félicitations du Jury à l'unanimité, tout en l'autorisant, par la même occasion, de publier sa thèse, eu égard à son intérêt et son apport pour le secteur du transport en général et la Communauté scientifique et juridique en particulier.
Après une brillante maîtrise obtenue à l'Université de Nouakchott puis un D.E.A en Droit Economique et des Affaires à l'Université d'Orléans, Marigatta WAGUE a été admis, après un examen d'entrée très sélectif, à la Sorbonne qui n'accueille que les excellents étudiants parmi d'autres. Il y sort honoré aujourd'hui en honorant, pour l'occasion, toute la Mauritanie et, en particulier, sa famille. Aussi bien les portes de son université et de ses structures de recherche lui sont béantes ouvertes désormais, tout comme d'ailleurs celles des instances académiques et juridiques de son pays qui a encore et toujours besoin de ceux qui l'honorent encore.
Source : http://www.soninkara.com/
LANGUE
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Le soninke pleure.

Nous vous invitons à faire un tour dans le milieu intellectuel soninké et a tendre l’oreille aux adjectifs utilisés pour qualifier les ressortissants d’un quelconque village soninké. Vous entendrez forcement l’utilisation de l’un des suffixes suivant IEN ou OIS qui sonnent horriblement avec les nos de noms de villages.
Où est la marque du soninké dans Bouliens, Wompois, khabois, Dafforois, ajarois, diogountourois, Diadjibinois …
Oh ! Pauvre Afrique.
Quant est ce que tes fils comprendront que le nom de tes villages sont les fruits de l’imagination de leurs aïeux pour qui le IEN et le OIS made in France n’ont guère de signification dans leur vocabulaire millénaire et authentique que leurs petits fils égratignent à longueur de vie.
Que dites vous de Ouloumboninké, Sollounké, Guemounké, Diyalanké, Selibabinké, ou des pluriels : tachottanko, toulelinko, baidiomounko, sessagarinko…..
La colonisation a sérieusement marqué l’homme noir au point de lui faire oublier les fondamentaux de sa grammaire; de loin plus facile que celle du colonisateur.
D’autre part nous asphyxions le soninké à plusieurs niveaux dans son utilisation au quotidien.
Si nous ne respectons pas cette langue, qui le fera à notre place ?
Le soninké nous l'apprenons dans l’ambiance familiale, rare sont ceux qui l’ont appris sur les bancs de l’école.
Nous sommes donc sensé être les enseignants de nos progénitures pour perpétuer cette belle langue. Supposons que nous l’ayons mal appris.
Que sera le niveau de nos enfants ? des enfants de nos enfants et celui de leurs enfants ?
La réponse est évidement zéro (0).
C’est plus qu’un tort fait au soninké, nous tendons vers sa disparation ou au meilleur des cas vers sa transformation en une langue hybride qui ne serait ni soninke, ni pular ni wolof ni hassanya ni Français et ni anglais.
Quand ils arriveront à ce stade ils chercheront un autre nom à leur langue. Nous avons utilisé « ils » car nous supposons que nous ne seront plus de ce monde d’ici bas en ce moment.
SONINKARA-INFO VOUS SOUHAITE BONNE LECTURE ET VOUS REMERCIE DE VOTRE VISITE.

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